J.S.O.V
Le club est né en 36 dans la dynamique du Front populaire, et la naissance de la FSGT(Fédération sportive et Gymnique du Travail), issue de l’union de la Fédération sportive du travail (FST, proche du PCF) et de l’Union des sociétés sportives et gymnique du travail (USSGT, proche de la SFIO). Il a eu jusqu’à huit équipes à 11, dont une en moins de 13 ans qui fut championne départementale en 2004.
Aujourd’hui dirigeant de ce club à l’agonie, Gérard Léonardi et quelques autres luttent encore pour que vivent les idéaux ( un sport de qualité, le moins cher possible, démocratique, laïque, et convivial) qui ont présidé à cette naissance et qui avaient survécu grâce aux militants bénévoles jusqu’en 2005. Dans le souci de « rationaliser les équipements sportifs », en Avril de cette année, passant outre l’avis de la section « foot » de la JSOV, la municipalité décide de « fusionner » tous les clubs en un : le F.C Villefranche, et de lui donner la charge « de la gestion du terrain ; d’un siège réservé à cette activité, ainsi que la totalité de la subvention attribuée au football »(2) On notera d’ailleurs, qu’aussi bien le siège, que le numéro de téléphone, que les dirigeants, du « nouveau club » sont les mêmes que ceux de l’USV, et qu’aucun des licenciés de la JSOV n’a voulu, à l’époque rentrer dans ce nouveau club. Les licenciés de l’A.S Croatia ont quant à eux remonté un club à Nice dans la saison qui a suivi.
La section foot entame alors un bras de fer judiciaire au terme duquel elle sera reconnue dans son droit par le Tribunal Administratif selon un jugement définitif en date du 28/09/2006, où il « suspend la décision du Maire », mais reconnaît le droit à la municipalité de « gérer ses installations comme elle l’entend » .Obligée cependant d’accorder des créneaux horaires à la JSOV, celle-ci lui laisse généreusement les mardis et jeudis de 8 heures à midi, où les adultes travaillent et où les enfants étudient !
Entre-temps, une astreinte de 100 euros par jour avait déjà été ordonnée à la municipalité par un jugement en référé de septembre 2005, mais rejetée par le conseil d’Etat au motif que le premier référé avait été introduit par M. Léonelli, à l’époque Président de la section foot et pas du Club lui-même ! Et la municipalité envoie la police Municipale en Janvier 2006 pour déménager les affaires de la section « foot », et lui retirer les clés de son siège, vieux de cinquante ans ! Une intervention du Maire dans la gestion privée d’une association, alors sous la tutelle d’un administrateur judiciaire qui devait convoquer une AG en Juin 2006 pour nommer un nouveau Président à la JSOV , l’ancien ayant été mis en minorité sur cette affaire. Cela en dit long sur l’état détérioré des relations qui selon M.Mangiapan, premier adjoint actuel et qui « hérite de la situation », relèvent de « problèmes d’hommes trop importants. En l’état il ne m’est pas possible de trouver une solution, qui aurait pu, par exemple, être la création d’une section « entreprise » au FC Villefranche. »
Et pourtant, la JSOV a sa raison d’exister : Gérard Léonardi tient d’ailleurs à saluer « les parents des enfants qui continuent à nous faire confiance, les seniors du club qui restent fidèles, et les dirigeants sportifs. » Et de reprendre : « En trois ans, notre nombre de licenciés est passé de 130 à 80 tandis que 6 de nos équipes ont été dissoutes. Nous devons prendre en charge tous les frais avec les cotisations, la subvention de 11.000 euros nous ayant été retirée depuis fin 2005. Les matchs de championnat ont lieu à l’extérieur tout le temps car nous tombons sur des clubs compréhensifs qui nous prêtent leur terrain lorsque c’est à nous de recevoir. Nous emmenons les gosses sur des terrains vagues pour l’entraînement et la police Municipale vient souvent nous déloger. (sic). Et pourtant nous sommes toujours là. »
Devant cette injustice , ces bénévoles sans qui le sport amateur ne serait rien ne savent plus vers qui se tourner, d’autant que tous les frais de justice sont à leur charge. En attendant, c’est « comme des clochards » qu’ils doivent « se déshabiller dans les voitures et s’entraîner au bord de mer sans toucher le moindre ballon ».
Au vu de toutes ces informations, on comprend pourquoi la J.S.O.V restera a jamais un club pas comme les autres !!